Pourquoi je n'irai pas voter.
Je n'en suis pas fier et je ne suggère à personne de me suivre, mais ma décision est prise : je n'irai pas voter. Je vais tenter de dire pourquoi ; non pas pour que mon lecteur m'imite mais pour qu'il en tire ses propres conclusions. C'est un peu, je crois, la seule façon de participer utilement qui me reste, maintenant que je suis octogénaire
En 2012, avec d'autres, nous avions insisté sur l'importance d'une réforme, que dis-je, d'une refonte profonde du système monétaire en vigueur, le "système à réserves fractionnaires". En France certes, mais en réalité partout dans le monde. Or qu'en est-il ?
Les candidats présents en 2017 continuent de déplacer, d'un poste soi-disant bien pourvu à un autre qui le serait moins, des milliards qu'ils n'ont pas. Tel autre promet un "revenu universel" qui s'amenuise au cours des semaines pour converger sur l'unification de fonds sociaux déjà plus ou moins distribués. Or que sait le corps électoral du "système à réserves farcionnaires" , de sa remise en cause dès le milieu des années trente ( par Irving Fisher notamment qui a proposé le "100 % monnaie" ) ? Que sait-il de la création monétaire actuelle, de la dualité "monnaie de base" - "monnaie bancaire", de la possibilité même d'un revenu universel ? Comment les candidats - en supposant que certains soient informés des questions complexes que j'évoque - comment ces candidats pourraient-ils seulement en parler sans risque de brouiller complétement les débats ? Déjà, en temps ordinaire, personne n'en parle jamais, personne n'en a jamais entendu parler et, a fortiori, n'y a jamais réfléchi ! Les éventuelles prises de position de l'immense majorité des électeurs ne pourraient être que tout à fait aléatoires !
Et pourtant, si l'on reste persuadé comme je le suis - non pas en solitaire, mais avec un petit nombre d' initiés qui ne sont toutefois ni banquiers, ni fonctionnaires à Bercy - que le fardeau de nos sociétés se situe d'abord là, c'est à dire dans le fonctionnement même du "système monétaire à réserves fractionnaires" (aggravé par la loi n° 73-7 du 3 janvier 1973), alors on ne peut que regretter l'ignorance générale maintenue sur cette question. On peut d'ailleurs s'étonner et s'interroger non seulement à propos de cette situation mais aussi de sa persistence qui pourrait bien être le résultat voulu par des opérateurs financiers qui n'ont jamais eu réputation de vouloir travailler en pleine lumière.
Cependant chacun se trouve devant ses responsabilités et celles des financiers sont particulièrement lourdes. Il serait excessif de dire qu'ils sont nos ennemis ; disons seulement que leur finance est le problème commun de tous les citoyens, y compris eux-mêmes. Il me parait plus utile de porter ce message que d'aller trier des programmes qui n'abordent guère la question. Il reste cinq ans au corps électoral pour s'intéresser à ce sujet majeur, pour interroger ceux qui voudraient gouverner, pour débattre et se forger une opinion. Cinq ans, ce n'est pas beaucoup pour mettre à jour nos croyances monétaires la plupart du temps erronées et tenter de trouer le mur de l'argent la prochaine fois.
Curieux de voir ce qui a concerné la réforme ou la refonte du système monétaire pendant cette dernière année, j'ai interrogé Google. Parmi les résultats, je vous en propose deux.
Le premier a été écrit par Jean Bayard, avec qui j'ai eu de nombreux échanges il y a quelques années :
La Monnaie pleine. Réforme du système monétaire suisse
Ce texte illustre la réflexion détaillée faite par l'auteur dans le contexte du referendum d'initiative populaire envisagé en Suisse au sujet de la réforme dite de la "monnaie pleine" , ou encore du "100 % monnaie". Ainsi, un praticien de la comptabilité est capable de définir concrètement une méthode d'application de cette réforme véritablement novatrice si elle était mise en oeuvre.
Le deuxième texte est issu de la réflexion protestante. On répète souvent que le succès du capitalisme anglo-saxon doit beaucoup aux Eglises Protestantes. Peut-être celles-ci sauront-elles retrouver un regard assez humaniste pour en repérer aussi les failles :
Supprimer l'intérêt et réformer le système monétaire
J.J. / Avril 2017.
Note additionnelle du 21 mai 2019.
A quelques jours des élections européennes – qui ne semblent guère passionner l’électorat, c’est le moins que l’on puisse dire – est-il nécessaire de préciser que je ne trouve aujourd’hui aucune raison de changer ma position d’abstentionniste volontaire, non par manque d’intérêt, mais par ce que la situation me désole.
Chacun continue de compter ses sous ; de prendre ici pour mettre là. De promettre sans dire comment il le fera. Bref, il y a une difficulté majeure, non seulement à décider quoi faire mais en premier lieu à financer. Trouver des financements, voilà bien le premier et le plus faux des blocages, à condition bien sûr d’oser s’interroger sur nos systèmes monétaires. Personne, quand il est sur le devant de la scène, n’ose les remettre en cause ; on finit pourtant par l’évoquer en coulisse.
Qui donc expliquera – réexpliquera – notre système à deux étages : celui de la monnaie centrale – la seule crédible aux yeux des banquiers – et celui des monnaies bancaires, les seules accessibles en réalité à l’économie réelle. Les monnaies bancaires – celle de la SG, de la BNP, etc. - ne sont émisent pour un tiers que si celui-ci les emprunte. Ce ne sont que des promesses de monnaie centrale généralement tenues, sauf … en cas de crise ! En effet, les promesses dépassent notablement ( 5 à 10 fois … ) les avoirs disponibles… ( chacun le sait : les réserves sont « fractionnaires » ! ). On nous dit et nous répète que nous sommes en « monnaie d’endettement ». Et pourquoi diable sommes-nous toujours en monnaie d’endettement, alors que les banques elles-mêmes pratiquent tous les jours la « monétisation de leurs dépenses », non sans l’avoir légalement interdit à la collectivité nationale. La banque émet la monnaie qui enrichit ses traders ; l’état ne peut le faire pour payer ses fonctionnaires. On vous dira qu’en ce cas vous iriez immédiatement et tout droit vers l’hyperinflation. Pourquoi donc le peuple voudrait-il la perte de son pays ? Aucun banquier que je sache ne veut celle de sa banque. Faut-il donc faire si peu confiance à l’intelligence collective des peuples ; veut-on sincèrement les servir et non pas les exploiter, c’est à dire les trahir ?.
Devant ces questions, une théorie monétaire se veut à la mode parmi les spécialistes intéressés : la MMT soit la « Modern Monetary Theory » ( voir une présentation critique :« Le néo-chartalisme ou Théorie Monétire Moderne » sur Chômage et monnaie ). Elle pourrait supplanter et évacuer les notions de « monnaie souveraine », « monnaie pleine » ou encore « 100 % monnaie » depuis longtemps considérées dans la pensée économique et ici. Disons le franchement : faut-il y voir une démarche sincère ou bien un dernier effort au prix d’une concession fondamentale – les monnaies ne tiennent que par les états - pour maintenir coûte que coûte les banques au coeur des systèmes financiers ? En tout cas, la MMT conserve soigneusement les monnaies bancaires, c'est à dire les monnaies issues des crédits bancaires, pour les besoins de l'économie. On ne change rien mais on explique tout : les banques vaquent à leurs affaires en prélevant une partie de la production économique qu'elles orientent à leur avantage et les états assurent ce système qui nourrit la croissance des inégalités. Quelles évolutions attendre d’une telle approche ? Rien de bon, je le crains.
Pourtant, comment ne pas ressentir que nous sommes en cours de changements civilisationnels ? Explosion des connaissances, des populations, des réalisations et des consommations humaines ; avec les conséquences pour notre Terre subitement rétrécie : pollution généralisée, dégradation de la biodiversité, compétition exacerbée. L’urgence est-elle bien d’organiser des masses solidaires au niveau des continents au risque de préparer les schémas d’un affrontement général ? Ne faudrait-il pas plutôt cesser de s’épuiser à rémunérer des capitaux jamais assouvis - au fait, rémunérerait-on les capitaux si nous mettions fin à toute pénurie monétaire ( ce qui est aujourd'hui possible ) ? - et cultiver au contraire la biodiversité de peuples différents mais s’interdisant de nuire à leurs voisins et s’honorant de leur venir en aide.
Eveillons-nous pour prendre conscience de la réalité de notre monde. Il est divers et changeant dans l’espace et dans le temps. Nous n’en sommes pas tous au même point d’évolution et pourquoi devrions-nous passer par les mêmes chemins ? La conscience de l’autre, différent mais lui aussi présent au monde, devrait nous enseigner la tolérance. Alors la bienveillance que chacun déploie légitimement pour soi-même pourrait diffuser largement à l’égard des autres, de tous les autres. Conscience ; tolérance ; bienveillance . Faudrait-il en attendre un miracle ? Peut-être une spiritualité pour le XXIème siècle …
J.J. /Mai 2019.
Une économiste américaine, Stéphanie Kelton, ( « Le mythe du déficit » en 2021), expliquait que le gouvernement américain émettait deux sortes de billets : les verts et les jaunes. Les premiers sont les dollars ; les seconds, les obligations d’État. Elle faisait remarquer que les jaunes n’étaient pas nécessaires, mais plutôt une concession à la capacité de nuisance de la finance. Elle ajoutait que les États européens de la zone euro n’émettant pas leur propre monnaie jouissaient d’une moindre capacité de financement. En effet, les règles financières les obligent à proposer leurs OAT ( obligations assimilables du Trésor) au marché financier. Ainsi nous sommes donc, contrairement à d’autres, dans le dilemme suivant : pour financer il faut le plus souvent alourdir la dette publique ; sinon, il n’y a que les mesures d’austérités.
Ceci est-il aussi inéluctable, étant donné que les règles ne sont jamais tout à fait éternelles. N’est-il vraiment pas possible quand l’argent ne naît que de l’endettement de briser l’automatisme qui veut que pour financer il faut s’endetter.
Pour commencer, évoquons ce qui a été appelé le « paradoxe des intérêts manquants ». Quand le client d’une banque contracte un emprunt auprès de celle-ci, il y a création de monnaie bancaire pour un montant correspondant à celui du prêt. Quand ce client remboursera son prêt la banque détruira ses remboursements qui incluent, en plus du capital, le montant des intérêts. Ce constat est valable pour tous les clients. Dès lors on peut se poser la question : où les agents économiques trouvent-ils pour leurs remboursements les sommes correspondant aux intérêts ? Elles n’ont pas été créées au départ. Pourtant, la plupart du temps le prêt est totalement remboursé ( intérêt et principal ! ).
On trouve diverses réponses. Comme celle-ci par exemple : ce système justement condamne la clientèle à réemprunter pour pouvoir globalement rembourser aussi les intérêts. Sans nier que ceci doit se produire quelques fois, un ami m’a donné une bien meilleure réponse . Il ajoutait d’ailleurs : cela se passe dans un silence de cimetière ! Il s’agit de la monétisation de leurs dépenses par les banques. Ce qui est totalement cohérent avec la structure du système à réserves fractionnaires En effet, une banque émettrice de sa monnaie ( reconnaissance de sa dette envers son client) n’a aucun besoin de collecter ce genre de document ; elle en édite selon ses besoins. C’est ainsi que sont payées ses dépenses, y compris les salaires versés comme je l’ai entendu de la bouche d’un ancien banquier. Voilà d’où provient discrètement la composante « intérêts » du paradoxe des « intérêts manquants ». N’allons pas jusqu’à déclarer qu’il n’y a pas de limite car il pourrait être déstabilisant d’injecter dans l’économie réelle plus de monnaie que ce que le versement des intérêts exige. C’est ainsi que les banques captent leur rémunération par prélèvement sur l’économie réelle et non pas en cumulant les intérêts reçus. D’où la règle essentielle et cohérente avec leur position d’émetteurs de monnaie : les banques « monétisent leurs dépenses » et « démonétisent leurs recettes ».
Remarque importante. Compte tenu de ce qui précède, et contrairement à ce qu’on entend parfois, il n’est pas exact de dire que toute la monnaie qui circule dans l’économie réelle provient des crédits bancaires ; il circule aussi dans l’économie réelle de l’argent qui a été créé directement par les banques pour leurs besoins. Contrairement à l’argent issu des crédits, ces sommes sont sans échéance de remboursement et ne supportent aucun intérêt ; c’est pour l’économie de l’argent permanent et gratuit. Celui des crédits peut au contraire être dit temporaire et payant. Bien entendu ces sommes sont fongibles et ne peuvent être distinguées mais pourraient être calculées.
Ce qu’il faut retenir ici : la monnaie créée par la « monétisaton des dépenses » ne charge pas la dette ; c’est l’argent des crédits qui le fait.
Ainsi on retrouve pour les banques ordinaires ce que disait Stéphanie Kelton pour le gouvernement américain : le papier « vert » soit la monnaie émise pour les besoins et déconnectée de la dette; le papier « jaune » soit les emprunts bancaires qui alourdissent la dette ( de la clientèle vis à vis de la banque). Tout ceci montre bien que émettre de la monnaie pour régler les dépenses , et en détruire pour encaisser les recettes peut être vu comme un mécanisme bancaire au moins aussi fondamental que celui des crédits bancaires. Il créée ou détruit directement la monnaie , tandis que le crédit fait un peu semblant de vous prêter de la monnaie préexistante, ce qui n’est généralement pas le cas.
Or qu’en est-il pour notre dette publique ? La règle dans la zone euro est que les états ne peuvent emprunter directement à leur Banque Centrale. Il leur faut passer par le truchement des marchés financiers. Les états de la zone euro, comme tous les agents économiques, doivent recourir à de la monnaie d’endettement. Ne pourrait-on pas modifier un peu les rôles tout en éliminant le statut, sinon caché du moins inaperçu, des monnaies bancaires « promesses d’euros de base » et non pas « euros de base ».
Bien sûr, il serait audacieux et risqué de prétendre tenir seul la solution. Mais il faudrait en débattre ne serait-ce que pour provoquer une prise de conscience qui serait libératrice. La restructuration du système monétaire pourrait le muter en système à « réserves totales » et user de la création-destruction directe de monnaie sans déroger aux règles en usage aujourd’hui dans le métier de la banque. Retenons la fonction de Banque Centrale , sans spécifier s’il s’agit de la BCE ou de la Banque de France pour le compte ou pas de la BCE.
Quels sont les acteurs ?
- la Banque Centrale
- le Trésor Public
- l’État
- le gouvernement
- les banques publiques
- les banques privées
- les établissements financiers
- les agents économiques non-bancaires
Tout en haut,la Banque Centrale est d’une part la banque des banques privées dont elle tient les comptes et d’autre part elle tient aussi les comptes publics (Trésor public, banques publiques, Etat). Les relations de la Banque Centrale avec ses clients se font en « euros de base » mais les organismes publics ont interdiction d’emprunter directement à la Banque Centrale , ce que peuvent faire les banques privées.
La Banque Centrale est indépendante de toute autre institution
Les financements publics se font uniquement sur les marchés financiers
Les financements des banques privées peuvent se faire par des prêts interbancaires mais aussi directement auprès de la Banque Centrale.
Sur la base de leurs avoirs en euros de base en Banque Centrale, chaque banque privée organise ses relations avec sa clientèle en monnaies bancaires ; chaque banque a sa monnaie bancaire ( « promesses d’euros de base » qui sont très généralement tenues). Dans ces réseaux il y a création-destruction monétaire par des crédits et leurs remboursement mais aussi par « monétisation des dépenses » ou « démonétisation des recettes » comme on l’a vu.
Les agents économiques non-bancaires ont leurs comptes dans les banques privées. Les établissements financiers sont des entreprises qui travaillent sur les circuits financiers sans avoir de compte en Banque Centrale ; ils utilisent les services d’une banque privée. Un établissement financier ne fait aucune création monétaire.
Ainsi pour l’état les financements nouveaux gonflent obligatoirement la dette publique.
Quelques remarques. Le multiplicateur de crédit apparaît du fait de la modicité des réserves exigées (quelques pour cents). Il y a ambiguïté sur la nature des « euros » ( car si on parle des « euros de base », on le fait rarement pour les « promesses d’euros de base » ! Le positionnement du trésor Public est également ambigu ; il n’est pas traité comme une banque, ni comme un simple agent économique. Remarquons aussi la question démocratique épineuse que peut poser l’indépendance de la Banque Centrale. Ce système n’a pas toujours été comme cela ; on peut donc envisager des modifications qui en donneraient une vision différente.
On sait que la collectivité nationale est endettée pour partie auprès de la Banque Centrale ; ceci soulève un débat : pourrait-on annuler cette partie de la dette ? Il va de soi que nous postulons une démocratie véritable, éclairée, contrôlée et organisée à cet effet. Du pont de vue monétaire aussi, la collectivité nationale doit être une unique personne morale souveraine et capable de s’engager au nom de tous. Le gouvernement gouverne tant que la loi le lui permet. Que le Trésor Public ait une dette envers la Banque Centrale, c’est un peu comme si ma main droite était endettée auprès de ma main gauche . Il n’y a pas deux souverains mais un seul qui soit en mesure de monétiser les dépenses de la collectivité nationale et de démonétiser les recettes fiscales. Donner la main au gouvernement pour la gestion des dépenses et de la politique fiscale ne signifie en rien qu’il fera n’importe quoi. Bien au contraire, il aura tous les moyens en euros de base et en matière d’impôts et sera jugé sur ses résultats : approuvé et soutenu ou désapprouvé et renvoyé. Les dépenses collectives généreront ipso facto toute le monnaie de base utile, et la politique fiscale prélèvera la monnaie excédentaire là où elle se trouvera. L’impôt n’est pas une sanction ; c’est la saine gestion de la circulation monétaire.
Etant donné les progrès de la technologie monétaire, il n’est plus irréaliste de préconiser que chaque agent économique ait son compte au niveau de la Banque Centrale. Cependant si la monnaie de base est capable de diffuser dans l’ensemble de l’économie après la dépense initiale créatrice et jusqu’à son extinction dans le paiement d’un impôt, il n’est plus besoin de « promesses d’euros de base » qui relèvent du passé. Il en résulte que seule la Banque Centrale garde la fonction de créatrice de la monnaie ; toutes les autres banques deviennent des établissements financiers qui participent à la circulation monétaire mais en aucun cas à sa production ou à sa destruction.
Bien que ce système conduise à terme à l’extinction de toute dette publique, il y va de la crédibilité de l’état que les dettes publiques en cours soient strictement remboursées. On cesserait simplement d’en renouveler le stock. Le but ne doit pas être de punir une faute qui n’existe pas, mais d’adoucir les évolutions sociales. En d’autres temps, n’a-t-on pas dédommagé les propriétaires d’esclaves…
Il ne faut pas se voiler la face. Si un système monétaire permet de conduire peu à peu, grâce aux financements qu’il apporte, vers une société moins inégalitaire ( réduction des écarts de revenus par exemple ), il faut le faire. Si ce qui vient d’être dit libère la création monétaire de l’endettement, c’est aller dans le bon sens. Plus généralement, dans une société où l’argent ne manque plus, est-il encore nécessaire de tolérer le prêt à intérêt. N’est-ce pas le meilleur concentrateur de richesse qui soit et qui a fini par s’imposer , malgré les restrictions retenues par la finance islamique. Or s’enrichir dans la vie ne peut-être un objectif collectif. Il faudrait plutôt tendre vers des sociétés harmonieuses, où l’opulence des uns ne soit pas source de misère chez les autres. La réforme des systèmes monétaires n’est-elle pas sur notre chemin ?
J.J. / Septembre 2023